samedi 24 août 2019

22, 23 août – St. John’s, jours 3 et 4

Jeudi matin, nous allons prendre le traversier à Portugal Cove pour nous rendre à Bell Island qui est située à peine à 15 kilomètres de St. John’s.  C’est sur cette île que des mines de fer ont été découvertes et exploitées à ciel ouvert dès 1895.  En 1901, la majeure partie du minerai de surface avait été extrait et les activités se sont déplacées sous terre, jusqu’en 1966, année de la fermeture de la mine. De 14 000  habitants, la population a périclité à 2 000.

Nous allons visiter la mine #2 avec la guide Bonnie, dont le père et le grand-père travaillèrent dans cette mine. Avant 1950, les mesures de sécurité étaient presqu’inexistante, les mineurs ne portaient pas de casque, seulement leur casquette. Au début, les mineurs travaillaient 10 heures par jour, 6 jours par semaine et gagnaient 10 sous de l’heure, ce qui leur donnait une paie de $6 par semaine. La mine #2 s’étend sur 5 kilomètres sous la Baie de Conception. Donc il fallait continuellement pomper l’eau pour l’extraire de la mine.

Quand Serge se prend pour un mineur

Les mineurs d'autrefois n'étaient pas très bien équipés

Dans la mine #2
 Bonnie connait bien des histoires sur les mineurs et se plait à nous les raconter.  Elle chante très bien aussi et nous avons le plaisir de l’entendre quand elle éteint toutes les lumières de la mine pendant 30 secondes pour que nous vivions la sensation d’être dans le noir complet à l’intérieur de la mine. Une chance qu’elle chantait.  En 1902, il n’y avait pas d’électricité à Bell Island. Les seuls modes d’éclairage étaient les lampes à l’huile de phoque, puis les lampes à carbure et à compter de 1940, les lampes à batterie.

L’histoire des rats est assez intéressante. Il y avait beaucoup de rats dans la mine. Les mineurs savaient que lorsqu’ils ne voyaient pas ou n’entendaient pas les rats, c’était mauvais signe. Cela signifiait qu’un danger était imminent.  Par contre, ils n’aimaient pas du tout les rats lorsqu’ils s’attaquaient à leurs boîtes à lunch.  Pour les en empêcher, ils installaient un fil de fer sur les murs de la cabane à lunch et y suspendaient leurs boîtes à lunch.  Même ça ne suffisait pas toujours; des rats malins réussissaient à gruger le fil et se faisaient un festin  du lunch des mineurs. 

La cabane à lunch
Après cette visite, nous faisons le tour de l’île et allons marcher sur le bord des falaises près du phare.  Au café du phare, nous rencontrons le propriétaire qui est d’origine tchécoslovaque. Serge en profite pour lui parler de Thomas Bata pour qui il a travaillé pendant 45 ans.  Le propriétaire nous parle du père de Thomas Bata qui était une réelle légende en Tchécoslovaquie.

En se promenant à Bell Island
Nous retournons à Portugal Cove en milieu d’après-midi et la pluie commence.  Comme c’est pris pour la journée et la soirée, nous allons visiter le Fluvarium près de Pippy Park. Quelle visite décevante! La moitié des aquariums sont vides et mal entretenus. Nous considérons le montant que nous avons déboursé comme un don pour des améliorations futures.
 
Les jolies maisons colorées de Portugal Cove
Même s’il ne fait pas très froid, nous décidons de dormir le toit baissé pour diminuer l’humidité à l’intérieur qui pénètre par les côtés en toile. Comme la pluie fut forte toute la nuit, ce fut une excellente idée.


Vendredi matin, nous nous rendons au centre-ville de St. John’s afin d’aller marcher le long des rues Water et George, mais avant il faut trouver un stationnement. Sur Harbour Drive où sont accostés les gigantesques bateaux de croisière, à part les stationnements avec » permis seulement », nous pouvons nous stationner pour 3 heures le long de la rue, mais il faut payer avec l’application « Pay by Phone ». Il semble que c’est la façon de faire dans la plupart des villes.  Je télécharge l’application sur mon téléphone cellulaire, je me crée un compte, puis j’entre toute l’information demandée; l’application sait même que nous sommes dans la zone 1335. Et voilà nous pouvons laisser la voiture là pendant 3 heures pour $4,25.  Quand je demande à un agent de surveillance si on peut ajouter du temps pour rester au même endroit plus longtemps, il me répond que « non ». Il faut alors revenir et aller stationner dans une autre zone. Quel trouble! Leur système n’est pas parfait. 

Voyez-vous notre Safari Condo devant le gros bateau?
Water Street est l’équivalent de la rue Ste-Catherine à Montréal ou Bloor Street à Toronto. C’est une succession de belles boutiques, de restaurants aux noms aguichants, de touristes et, malheureusement de mendiants assis sur le trottoir et quémandant de l’argent.  Nous faisons un détour par George Street qui est bien tranquille ce matin;  ici l’action se passe en soirée quand les groupes de musique et les fêtards envahissent les bars et restaurants.

Sur Water Street

En haut, George Street
Nous nous rendons au site historique Newman Wine Vaults situé à l’extrémité ouest de Walter Street. Nous sommes accueillis par Ann, la guide, qui nous prend sous son aile.  On ne pouvait pas demander de meilleure personne pour nous raconter l’histoire de ces voûtes.  En 1679, un vaisseau de la compagnie anglaise Newman quitta Porto au Portugal pour se rendre à Londres chargé de vin. Le bateau fut attaqué par des corsaires français (Ah! Les maudits français). Bien que le navire réussit à s’échapper, il dévia de sa route et éventuellement traversa l’Atlantique.  Il trouva refuge à la Plantation Newman à Terre-Neuve. Après un hiver à St. John’s, le bateau retourna à Londres et à son arrivée, il fut découvert que le vin avait acquis une saveur nouvelle et plus douce. Il était évident que le voyage et le vieillissement du vin dans les tonneaux de cèdre étaient responsables de ce remarquable changement. C’est dans les caves des installations de pêche des Bretons situées dans le port de la famille Newman que le premier porto fut amené à maturité à Terre-Neuve. Depuis ce temps et jusqu’à 1996 le porto Ruby est vieilli dans les voutes de Water Street à St. John’s.

Dans les voutes Newman
Ce midi, nous nous laissons tenter par le menu du restaurant « Merchant Tavern ».  Serge veut essayer leur fish & Chips et moi je choisis des linguines au calamar, moules et crevettes.  Serge déclare que ce sont les meilleurs fish & chips qu’il ait mangé et moi j’ai savouré mes pâtes jusqu’à la dernière bouchée. 

J'aime quand on voit les cuisiniers à l'oeuvre dans les restaurants

Les fish & chips préférés de Serge
Il est maintenant temps de retourner à notre stationnement, en nous arrêtant dans les boutiques toutes aussi tentantes les unes que les autres.  Je reçois un message qu’il nous reste 10 minutes avant l’expiration de nos 3 heures de stationnement et rapidement nous allons récupérer Oscar.

Nous nous rendons ensuite sur les lieux de Commissariat House construit entre les années 1818-1820.  C’était la demeure et les bureaux  de l’Assistant Commissaire Général. John Laidley y fut le commissaire de 1827 à 1838. Fait étonnant, il était célibataire et vivait seul dans cette immense demeure où la salle à manger compte une grande table avec 16 chaises. Soit qu’il aimait recevoir ou bien il ne mangeait pas souvent chez lui.  Avant d’occuper ce poste, il avait passé des années aux Barbades.  Des recherches portent à croire qu’il y a connu une femme avec qui il a eu des enfants. Ce sont eux qui furent ses héritiers.  Dans l’écurie à côté de la demeure, se trouve une exposition sur  les journaux de l’époque à St. John’s. Dans les tavernes, les auberges, et les cafés, les journaux étaient lus à haute voix à la foule. Les articles étaient débattus jusqu’à ce qu’un accord soit atteint ou jusqu’à une bataille éclate.  Henry Winton, imprimeur et journaliste y a perdu une oreille lors d’une attaque. 

M. le Commissaire attend de la visite

Serait-ce le commissaire Laidley?

Une dame en visite ce soir
Nous retournons à Pippy Park pour trouver un peu de fraîcheur car il fait plus de 30 degrés aujourd’hui. C’est donc l’occasion d’enfin laver nos pyjamas qui devraient bien sécher au soleil.

Séance de lavage

6 commentaires:

  1. Monsieur le commissaire et jolie dame, histoire interessante a propos du vin. Est-ce qu'on aura la chance de gouter le porto Ruby? :) Je me souviens bien du centre ville de St John's. Beaucoup de restau...de la bonne bouffe.

    RépondreSupprimer
  2. Bien sûr que nous rapportions du porto de Newman.

    RépondreSupprimer
  3. C'est une visite très intéressante à la mine de Bell Island. avez vous vu la signature d'Adolph Hitler sur le document adressé au commandant allemand qui a coulé les bateaux dans la baie de Bell Island? Serge a tellement mangé de fish & chip pendant ce voyage que des ouies vont lui sortir. ta soeur

    RépondreSupprimer
  4. Serge a une photo de la signature d'Hitler, aucun doute qu'il devait jubiler.

    RépondreSupprimer
  5. C'est la saison des huitres vous devez vous régaler ?

    RépondreSupprimer
  6. Nous n'en avons pas goûté. Peut-être à Québec.

    RépondreSupprimer