lundi 5 août 2019

3, 4 août – Burgeo, Sandbanks

Samedi, nous avons 300 km de route à parcourir pour nous rendre à Burgeo à l’est de Port aux Basques. Comme il n’y a pas de route entre ces deux villes, nous devons remonter jusqu’à Stephenville pour aller prendre la route 480 qui descend jusqu’à Burgeo sur le bord de l’eau dans le détroit de Cabot.

Nous nous arrêtons à Stephenville pour faire le plein d’essence et faire quelques achats, dont de l’eau potable.  Il y a un avis de faire bouillir l’eau dans tout le sud-ouest de Terre-Neuve ce qui fait que trouver des bouteilles de 4 litres d’eau est chose impossible, même chez Walmart et Dominion. Nous achetons donc une réserve de bouteilles de 1,5 litres.

Au Centre d’information touristique, la dame a le goût de jaser et répond à mes questions avec générosité.  C’est ainsi que nous apprenons que Stephenville était une ville d’environ 500 habitants, en majorité des fermiers francophones, avant la 2e guerre mondiale.  En 1941, les États-Unis ont obtenu de l’Angleterre qu’une base militaire américaine soit construite à Stephenville. Il faut se rappeler qu’avant 1949, Terre-Neuve était une colonie anglaise.  200 personnes furent délogées de leurs terres et 20,000  soldats arrivèrent; la ville changea complètement d’aspect. En 1966 les États-Unis démantelèrent la base et les soldats repartirent.  La plupart des bâtiments furent réutilisés par la ville mais il reste quelques bâtiments délabrés et les grandes pistes d’atterrissage servent aux avions qui atterrissent à Stephenville. Nous avons lu quelque part qu’entre l’arrivée des soldats et leur départ, 60,000 bébés américains sont nés ici.

Nous poursuivons notre route vers Burgeo et en route nous nous arrêtons au Parc provincial Barachois Pond pour dîner. Il est possible de camper dans ce parc et les emplacements sont beaux. S’ensuivent 150 kilomètres sans villages jusqu’à Burgeo, mais nous avons la chance de voir deux originaux venus se nourrir le long du chemin. 

2 orignaux broutant sur le bord de la route
 Burgeo est un gros village possédant tous les services nécessaires à ses 2,000 habitants. Il y a aussi un traversier qui se rend aux villages plus à l’est,  Ramea et Grey River qui ne sont accessibles que par bateau. Les maisons sont jolies, éparpillées le long de rues qui contournent les rochers et les baies.  Il y a une usine de poissons où travaillaient 700 personnes avant que le déclin des stocks de morues fasse chuter cette industrie. Maintenant à peine 200 personnes y travaillent.

Le joli village de Burgeo


Nous allons nous installer au camping du Parc provincial Sandbanks pour deux jours. En nous rendant à la plage, nous rencontrons un couple de Terre-Neuve qui nous parle de l’histoire de leur province. Ils nous racontent que Terre-Neuve devint indépendante au début du 20e siècle.  Durant la 1re guerre mondiale, Terre-Neuve fit d’énormes dépenses et s’est endettée énormément pour soutenir l’Angleterre, puis durant la grande dépression, l’économie s’est effondrée et Terre-Neuve fit faillite. Elle laissa tomber à contrecœur son indépendance pour devenir à nouveau une colonie britannique. La prospérité et la confiance revinrent durant la 2e Guerre mondiale.  Après d’intenses débats à savoir si Terre-Neuve allait devenir un pays indépendant, se joindre au Canada ou aux États-Unis, les gens votèrent en majorité lors d’un référendum pour joindre le Canada.. C’est ainsi que Terre-Neuve devint la 10e province du Canada.

A Sandbanks, sur la plage
Après souper, nous prenons notre thé et dessert au coin du feu, puis allons voir le coucher du soleil au bout du sentier Western Beach. Le sentier est le long d’un trottoir de bois jusqu’à la plage. Quel beau spectacle! La nature est belle et généreuse, des fois taquine quand le soleil se cache derrière un nuage puis réapparaît au bout de quelques minutes, puis disparait pour annoncer la nuit.

Le sentier de Western Beach

Le soleil se couche sur Western Beach
 A notre lever dimanche matin, le temps est gris. On annonce de la pluie mais un faible pourcentage.  Pleuvra-t-il? On verra. C’est le temps d’aller faire du lavage pendant que nos voisins fêtards dorment encore.  Je m’informe auprès de Suyan à l’accueil  sur ce qu’on peut visiter au village.  Il y a bien le musée mais il est fermé le dimanche.  Elle offre cependant de l’ouvrir pour nous et nous donne rendez-vous à 14h00.

Entretemps nous allons marcher le long d’un des nombreux sentiers du parc qui est sur fond de sable. Au bout de 30 minutes, nous arrivons au site d’un ancien cimetière où nous voyons quatre tombes.  Le plus ancien citoyen a été enterré en 1838 et le plus récent en 1900.  C’est au 19e siècle que fut construit le village de Sandbanks avant l’existence de Burgeo. Il n’y a plus aucune trace du village à l’exception du cimetière. C’était au temps de l’âge d’or de la pêche. Au retour de notre randonnée, une averse de 10 minutes tombe sur nous. C’est au pas de course que nous rejoignons notre véhicule.

Sur un sentier de Sandbanks

Le vieux cimetière de Sandbanks et ses 4 tombes
Nous dînons à un des restaurants du village et puis nous allons retrouver Suyan au musée.  C’est un ramassis de vieilleries mais la conversation avec Suyan est intéressante.  Quand je lui demande quelle est la principale occupation des gens d’ici, elle me répond avec humour que c’est de partir d’ici. L’industrie de la pêche étant à son déclin, les jeunes se cherchent de l’emploi ailleurs.   

Un peu plus loin, nous grimpons au haut d’un promontoire d’où la vue sur le village est magnifique, il ne manque que le soleil au rendez-vous.

Du haut du promontoire à Burgeo
Nous terminons l’après-midi au camping à lire et à somnoler, la vraie vie de campeur quoi.  En soirée, il n’y pas de beau coucher de soleil car les nuages ont envahi le ciel. Nos voisins fêtards sont tranquilles et nous terminons la soirée au coin du feu.

C'est le temps de la sieste

5 commentaires:

  1. C'est fou comme quelques habitants, quelques projets... et tout repartirait. Mais les villages sont tellement éloignés les uns des autres que ce n'est presque pas possible. L'histoire de Terre-Neuve est fascinante.

    RépondreSupprimer
  2. Tu as raison Julie. Je connaissais très peu l'histoire de Terre Neuve. J'ai beaucoup d'admiration pour ses habitants.

    RépondreSupprimer
  3. 60000 bébés an 25 ans avec 20000 soldats au début...I think the soldiers were bored. ;) Autre que ça, c'est un très beau petit village d'après tes photos. Ça m'impressionne toujours que c'est petites places ont des musées. Mona

    RépondreSupprimer
  4. Les soldats ont su comment de desennuyer. Ça a dû vider la ville quand ils sont répartis avec femmes et enfants.

    RépondreSupprimer