Nous nous rendons à un autre boutte de route
aujourd’hui, à Ship Harbour situé à 32 kilomètres au nord de
Placentia. Il n'y a presque personne sur cette route montagneuse en ce matin
pluvieux.
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Seven Island Lookout |
Et ce n’est pas un boutte de route
ordinaire. Nous délaissons la route
asphaltée pour un chemin de gravelle et de pierres en nous demandant si
nous sommes vraiment sur le chemin conduisant au site historique de Ship
Harbour. Je n’ai pas vraiment fait de
recherche sur l’endroit, donc je n’ai aucune idée de ce qui nous attend. Nous y découvrons une page d’histoire qui
nous était méconnue.
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Au site historique de Ship Harbour |
En 1941 le Japon se joint à l’Allemagne et à
l’Italie. Du coup, les États-Unis imposent au Japon un embargo sur le pétrole
et l’acier, une décision qui accentue la tension diplomatique en
Extrême-Orient. L’attention d’Hitler est
tournée vers l’Union soviétique; Churchill et Roosevelt décident de se
rencontrer. Roosevelt embarque secrètement à bord du croiseur U.S.S. Augusta
et, accompagné d’une flotte de destroyers, se dirige vers la côte de
Terre-Neuve. Churchill traverse rapidement l’Atlantique à bord du cuirassé
H.M.S. Prince of Wales, protégé par des destroyers canadiens venus d’Islande.
Une importante base navale et aérienne américaine est en construction dans la
baie Placentia. Ce lieu permet à Churchill et à Roosevelt de se rencontrer en
privé et d’être protégés par de puissantes forces militaires. Le 7 août, le U.S.S. Augusta mouille près de
Ship Harbour et le 9 août le H.M.S. Prince of Wales le rejoint. Une flotte
d’environ 20 navires militaires monte la garde auprès des deux bâtiments
amiraux. Le plus important
accomplissement de ces rencontres est la déclaration conjointe des buts communs
pour le monde de l’après-guerre. La Conférence de l’Atlantique prend fin le 12
août. Deux jours plus tard, on publie la Charte de l’Atlantique en référence à la
déclaration conjointe du président et du premier ministre. Les principes de
base établis et insérés dans la Charte de l’Atlantique constituent encore
aujourd’hui des buts communs quant aux droits de la personne, à la paix et à la
coopération internationale. En janvier 1942, 26 pays alliés signent cette
« Déclaration des Nations Unies ». Ces pays deviendront le noyau de
la grande organisation des « Nations Unies » dont la charte sera
signée le 26 juin 1945.
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Monument à l'éfigie de Churchill et Roosevelt |
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L'endroit où la rencontre Churchill-Roosevelt eut lieu en 1941 |
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Cuirassés Prince of Wales et Augusta au lieu de rencontre en 1941 |
En après-midi, nous nous rendons au site
historique de Castel Hill sur la colline en face de Placentia. En premier lieu,
nous voyons une exposition sur la pêche à Plaisance dans les années 1650. Après avoir
visité tant de villages de pêcheurs, il était temps que nous comprenions
comment ceux-ci procédaient de la prise des poissons, à la salaison et à la
mise en marché avant la création des usines de transformation. A bord de leur
chaloupe, les pêcheurs attrapaient le poisson un à la fois; une bonne prise
journalière était d’environ 300 poissons par homme. Les photos suivantes décrivent les étapes effectuées jusqu’à l’expédition sur le marché de
l’Europe.
Après le déclenchement de la guerre entre
l’Angleterre et la France en 1689, le gouvernement français a commencé à
prendre plus au sérieux la défense de la colonie de Plaisance. Entre 1690 et
1713, il a renforcé sa garnison et y a fait construire un réseau de
fortifications et de batteries. A l’aide
d’un audioguide, nous visitons l’emplacement et les vestiges de Fort Royal et
apprenons comment se déroulait la vie des soldats qui étaient mal payés et mal
nourris à cette époque.
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Les vestiges de Fort Royal construit par les Français |
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La batterie de Fort Royal devant Plaisance |
Nous terminons notre visite de Placentia à la
maison O’Reilly. Ce qui nous a le plus intéressé dans cette visite est l’exposé
sur le déplacement des habitants des petits villages en zone éloignée qui
s’effectua entre 1950 et 1977. Ce fut un déchirement pour grand nombre d’entre
eux qui n’ont pas réussi à se faire une vie meilleure dans les plus grandes
villes. Pour les plus âgés, c’était
toute leur vie qu’ils abandonnaient, tandis que pour les plus jeunes, c’était
la chance d’avoir accès à une scolarisation plus poussée. Nous pouvons lire des
témoignages touchants de plusieurs d’entre eux.
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Chez les O'Reilly |
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