jeudi 29 août 2019

28 août - Placentia, jour 2

Nous nous rendons à un autre boutte de route aujourd’hui, à Ship Harbour situé à 32 kilomètres au nord de Placentia. Il n'y a presque personne sur cette route montagneuse en ce matin pluvieux. 
Seven Island Lookout 
Et ce n’est pas un boutte de route ordinaire.  Nous délaissons la route asphaltée pour un chemin de gravelle et de pierres en nous demandant si nous sommes vraiment sur le chemin conduisant au site historique de Ship Harbour.  Je n’ai pas vraiment fait de recherche sur l’endroit, donc je n’ai aucune idée de ce qui nous attend.  Nous y découvrons une page d’histoire qui nous était méconnue. 

Au site historique de Ship Harbour
 En 1941 le Japon se joint à l’Allemagne et à l’Italie. Du coup, les États-Unis imposent au Japon un embargo sur le pétrole et l’acier, une décision qui accentue la tension diplomatique en Extrême-Orient.  L’attention d’Hitler est tournée vers l’Union soviétique; Churchill et Roosevelt décident de se rencontrer. Roosevelt embarque secrètement à bord du croiseur U.S.S. Augusta et, accompagné d’une flotte de destroyers, se dirige vers la côte de Terre-Neuve. Churchill traverse rapidement l’Atlantique à bord du cuirassé H.M.S. Prince of Wales, protégé par des destroyers canadiens venus d’Islande. Une importante base navale et aérienne américaine est en construction dans la baie Placentia. Ce lieu permet à Churchill et à Roosevelt de se rencontrer en privé et d’être protégés par de puissantes forces militaires.  Le 7 août, le U.S.S. Augusta mouille près de Ship Harbour et le 9 août le H.M.S. Prince of Wales le rejoint. Une flotte d’environ 20 navires militaires monte la garde auprès des deux bâtiments amiraux.  Le plus important accomplissement de ces rencontres est la déclaration conjointe des buts communs pour le monde de l’après-guerre. La Conférence de l’Atlantique prend fin le 12 août. Deux jours plus tard, on publie la Charte de l’Atlantique en référence à la déclaration conjointe du président et du premier ministre. Les principes de base établis et insérés dans la Charte de l’Atlantique constituent encore aujourd’hui des buts communs quant aux droits de la personne, à la paix et à la coopération internationale. En janvier 1942, 26 pays alliés signent cette « Déclaration des Nations Unies ». Ces pays deviendront le noyau de la grande organisation des « Nations Unies » dont la charte sera signée le 26 juin 1945.


Monument à l'éfigie de Churchill et Roosevelt

L'endroit où la  rencontre Churchill-Roosevelt eut lieu en 1941

Cuirassés Prince of Wales et Augusta au lieu de rencontre en 1941

En après-midi, nous nous rendons au site historique de Castel Hill sur la colline en face de Placentia. En premier lieu, nous voyons une exposition sur la pêche à Plaisance dans les années 1650. Après avoir visité tant de villages de pêcheurs, il était temps que nous comprenions comment ceux-ci procédaient de la prise des poissons, à la salaison et à la mise en marché avant la création des usines de transformation. A bord de leur chaloupe, les pêcheurs attrapaient le poisson un à la fois; une bonne prise journalière était d’environ 300 poissons par homme. Les photos suivantes décrivent les étapes effectuées jusqu’à l’expédition sur le marché de l’Europe.






Après le déclenchement de la guerre entre l’Angleterre et la France en 1689, le gouvernement français a commencé à prendre plus au sérieux la défense de la colonie de Plaisance. Entre 1690 et 1713, il a renforcé sa garnison et y a fait construire un réseau de fortifications et de batteries.  A l’aide d’un audioguide, nous visitons l’emplacement et les vestiges de Fort Royal et apprenons comment se déroulait la vie des soldats qui étaient mal payés et mal nourris à cette époque.

Les vestiges de Fort Royal construit par les Français

La batterie de Fort Royal devant Plaisance
Nous terminons notre visite de Placentia à la maison O’Reilly. Ce qui nous a le plus intéressé dans cette visite est l’exposé sur le déplacement des habitants des petits villages en zone éloignée qui s’effectua entre 1950 et 1977. Ce fut un déchirement pour grand nombre d’entre eux qui n’ont pas réussi à se faire une vie meilleure dans les plus grandes villes.  Pour les plus âgés, c’était toute leur vie qu’ils abandonnaient, tandis que pour les plus jeunes, c’était la chance d’avoir accès à une scolarisation plus poussée. Nous pouvons lire des témoignages touchants de plusieurs d’entre eux.

Chez les O'Reilly



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