mardi 30 juillet 2019

29 juillet - Tablelands

Pour notre dernière journée dans le Parc Gros Morne, nous avons décidé de faire deux randonnées dans les sentiers du sud du parc. Nous débutons par le sentier Green Gardens non loin de Trout River.  Avant d’atteindre les jardins verts du sentier, il faut marcher au moins 20 minutes sur un sentier de roches entouré de grosses pierres brunes.  Ensuite le sentier passe à travers une forêt de conifères nains et descend le long d’escaliers jusqu’au bord de l’eau. Cependant ce sentier est fermé au bout de 4,5 kilomètres en raison de l’érosion et nous devons rebrousser chemin. 

Quelque part sur le sentier Green Gardens

Notre point de retour
Quelques kilomètres plus loin, nous   allons marcher sur le sentier des Tablelands. Il n’a que 4 kilomètres de long et est considéré facile.  C’est pourquoi il est si populaire et qu’il y a tant de monde ce matin.  Tablelands est une merveille géologique.  C’est une montagne de roche stérile et rouillée qui provient du manteau terrestre.  Parce qu’elles sont faciles d’accès et absentes de plantes, les Tablelands renferment des preuves qui expliquent comment le mouvement des plaques tectoniques fait disparaître des océans et forme des montagnes au fil de millions d’années.  C’est le plus beau spectacle de la nature que nous avons eu l’occasion de voir dans ce parc.

Sur le sentier Tablelands

Au bout du sentier

Un banc invitant
Après dîner, nous terminons notre journée en allant au Centre des Découvertes. Nous faisons l’agréable rencontre de Doris et Gilles de Thetford Mines qui s’apprêtent à aller marcher dans le sentier des Tablelands. Ça fait plusieurs fois que nos chemins se croisent et nous espérons qu’une nouvelle amitié est née. Pendant ce temps, nous allons à notre cours de géologie à l’intérieur du Centre où une sérieuse exposition explique la théorie de la tectonique des plaques, une révélation dans le domaine de la géologie qui a marqué les années 1960. Ici on parle continents en mouvement.  Avant les années 1960, on croyait que la terre ne bougeait pas et ne changeait pas.
  
De loin, nous voyons le joli village de Woody Point.  Nous en faisons vite le tour puis nous nous stationnons devant un café pour aller prendre un dessert. Ce n’est pas la faim qui nous a guidés mais la gourmandise et ça valait le coup.

En fin d’après-midi, nous allons nous installer au camping Lomond dans le parc.  C’est un camping agréable et tranquille avec des sites sur le bord du lac pour les tentes.  Il n’y a pas de services et le pavillon de douches et toilettes mériterait des rénovations comme elles ont été faites à Shallow Bay et Berry Hill. Pour souper, je cuisine des spaghettinis carbonara, recette que m’a suggéré ma sœur Louise. J’ai aussi fait sa recette de croquettes de tofu que j’ai apportées congelés. Merci Louise pour ton idée de lait Grand Pré.  J’en ai une réserve dans l’armoire, c’est génial.

Le camping des tentes sur le bord du lac
Demain nous quittons le Parc Gros Morne et nous nous dirigerons vers Corner Brook, la grosse ville de la côte ouest. Ce sera jour de lavage et d’épicerie; c'est dû après trois semaines en vadrouille.

dimanche 28 juillet 2019

28 jullet - Trout River

Pendant que nos amis Louise et Yves partent vers le nord, nous continuons notre descente vers le sud pour nous rendre du côté sud de Bonne Bay.  A la suggestion de Louise, nous retournons à Norris Point pour aller marcher le long du sentier Burnt Hill.  Elle avait raison, ce sentier d’à peine 1 kilomètre au haut d’une falaise offre de magnifiques vues sur Bonne Bay et le joli village de pêche de Norris Point.  Le sentier est facile ce qui nous permet d’admirer le paysage au lieu de toujours regarder où nous posons nos pieds.

Le sentier de Burnt Hill

Au loin, le village de Norris Point


Au bout du sentier, nous arrivons à une plateforme où un panneau explicatif nous rappelle que James Cook, le fameux explorateur, est venu à Bonne Bay en juillet 1767 pour cartographier la côte ouest de Terre-Neuve.  Les Anglais avaient besoin d’une carte précise pour contrôler les lieux de pêche utilisés par les Français.

Au bout du sentier, en souvenir de James Cook

Un Inukshuk géant à Norris Point
Nous faisons le grand tour de la baie en longeant le bras est et le bras ouest  de la baie.  En passant, nous apercevons les Tablelands où nous viendrons marcher demain.  Ces landes à la géologie unique sont vraiment impressionnantes.

Vue sur les Tablelands
Nous nous rendons au petit village de Trout River situé sur le bord du golfe St-Laurent. Nous cherchons du poisson frais pour notre souper mais nous n’en trouvons pas, alors ce sera des croquettes de poisson congelées. Au bout du village, nous arrivons au camping Trout River qui fait partie du Parc Gros Morne.  Les sites sont très bien aménagés mais il n’y a aucun service, pas même de station de vidangeage. Après dîner nous partons pour aller marcher le long du sentier de l’étang Trout River. Je n’apporte pas mes bâtons de marche et je le regrette bientôt car il y a des montées et des descentes boueuses.  Je ramasse une branche noueuse le long du sentier qui m’aide à garder l’équilibre.  Pendant les premiers kilomètres, le sentier serpente dans un couloir d’arbres et nous n’avons aucune vue sur l’étang.  La fatigue de la marche d’hier et le manque d’attrait du sentier nous font rebrousser chemin au bout de 20 minutes. 

Le sentier où nous avons marché qu'un petit bout
 Peut-être avons-nous manqué le plus beau du parcours en n’allant pas plus loin, mais nous pouvons au moins passer le reste de l’après-midi à lire installés à notre site de camping si bien aménagé.

La farniante au camping

samedi 27 juillet 2019

26, 27 juillet - Gros Morne

Vendredi
L’été est enfin arrivé sur la côte ouest de Terre-Neuve, il fait soleil et le temps est doux.  Une petite jasette avec nos voisins de camping puis nous nous mettons en route vers la partie sud du Parc Gros Morne. Nous effectuons notre premier arrêt à Broom Point situé juste après le village de St. Paul. Nous sommes seuls sur les lieux, respirant le même air frais et pur que les frères Mudge qui venaient pêcher ici avec leurs familles tous les étés entre 1941 et 1975.

Cages à homards à Broom Point
Un peu plus au sud nous nous arrêtons à Green Point. Un sentier nous conduit au sommet de la falaise et descend vers la mer.  Des maisons de pêcheurs et des quais nous rappellent qu’il y a beaucoup d’activités ici en été.  C’est là que nous retrouvons nos amis Doris et Gilles venus eux aussi visiter cette partie du parc. Nous marchons avec eux le long de la plage jusqu’au camping de Green Point. C’est une plage avec de grosses roches rondes qui roulent sous nos pas. Ce n’est vraiment pas facile à marcher, donc nous revenons par la route.

Sur le sentier à Green Point

Les maisonnettes de pêcheurs
Nous allons ensuite visiter le phare de Lobster Cove Head. Depuis plus d’un siècle, ce bâtiment et son phare a servi de demeure et de lieu de travail pour plusieurs gardiens de phare et leurs familles. Le gardien devait être présents 7 jours par semaine et disponible 24 heures par jour. Le phare de Lobster Cove Head devait orienter les navires dans Bonne Baie, port achalandé avant la construction de routes.  Le gardien ne disposait d’aucune radio pour les messages urgents.  C’est au moyen de drapeaux de signalisation hissés sur un mât que le gardien transmettait ses messages aux navires en mer. Le code comportait 39 drapeaux représentant les 26 lettres de l’alphabet et 10 nombres, il y avait 3 substituts pour éviter la répétition de lettres ou de chiffres. Il utilisait plusieurs drapeaux pour former un mot codé ou un seul drapeau à une lettre pour des messages nautiques standardisés. Tous les capitaines connaissaient le code international des signaux.

La maison du gardien et le phare de Lobster Cove Head

Le message du jour "En face"

Dans la cuisine du gardien
Nous nous rendons à la poissonnerie de Rocky Harbour pour acheter du saumon et du flétan que nous ferons cuire ce soir sur le barbecue. Puis nous nous arrêtons au restaurant Fisherman’s Landing pour dîner.  Serge avait le goût de fish cakes et moi de moules; c’était un régal.

Toutes les moules que j'ai mangées
Après s’être installés pour deux jours à Berry Hill Campground, nous allons marcher dans le sentier Berry Hill. C’est une longue montée au sommet de la colline et la vue panoramique sur les monts Long Range et les terres du littoral est magnifique.

Au sommet du sentier Berry Hill
Après souper, nous retrouvons nos amis Louise et Yves de Shawinigan que nous avions rencontrés l’année dernière en revenant de la Floride. Ils viennent passer la soirée avec nous au coin du feu.  Ce fut de belles retrouvailles.

Samedi
L’activité de la journée est d’aller marcher sur le sentier de la montagne Gros Morne. Nous partons en compagnie de Louise et Yves vers 9h30 et nous apportons un lunch pour le midi.  Une journée chaude s’annonce.  Ce sentier est identifié comme étant difficile dans le livret du parc.  Dans toute sa longueur il couvre 16 kilomètres avec une ascension de 800 mètres. Ce n’est pas notre intention de le parcourir en entier, 8 kilomètres est donc notre objectif.  Dès le début le sentier monte rapidement à l’aide de nombreux escaliers, puis des sections boueuses encombrées de grosses pierres. Heureusement, il y a de beaux points de vue, un pont qui surplombe une rivière et un belvédère au-dessus d’une chute.

Au début du sentier Gros Morne

Heureusement, Serge n'est pas tombé à l'eau

Au belvédère au-dessus des chutes

Pas facile le sentier
Au bout de 2 heures et demie de marche et de grimpettes, nous arrivons dans une clairière parsemée de grosses pierres. Une légère brise chasse les moustiques et nous décidons de nous y installer pour pique-niquer.  Malgré cela des mouches s’invitent à venir goûter à nos sandwichs et elles sont très tenaces.  Ayant déjà grimpé 300 mètres, nous décidons de rebrousser chemin et nous entamons notre descente.

Des sandwichs bien méritées
C’est bien fatigués, assoiffés et couverts de sueur que nous terminons notre marche.   Nous méritons une récompense. Nous allons nous attabler à la terrasse du restaurant Cat Stop à Norris Point et dévorons de la pizza garnie de bacon et d’ananas en écoutant les chansons et la musique d’un artiste local.

Au loin, le village de Norris Point
De retour au camping, c’est au coin du feu que nous prenons notre dessert et notre thé. Ça c’est du vrai camping!

vendredi 26 juillet 2019

25 juillet - Cow Head

Sur la côte ouest de Terre-Neuve, les journées débutent par de la brume puis le ciel se dégage vers 11h ou midi. Les pêcheurs font danser leurs lignes dans les rivières et les lacs. Les touristes arpentent la route 430 vers St. Anthony au nord ou Gros Morne au sud.

Un autre beau coffre. Faites un effort, ça sert à quoi?
Pour rompre la monotonie du voyage et aussi par curiosité, nous nous arrêtons à Daniel’s Harbour afin de connaître l’histoire de l’infirmière Myra Bennet qui a œuvré dans ce village pendant 62 ans. Née en 1890 à Londres en Angleterre, son rêve était de devenir infirmière.  Elle a terminé ses études d’infirmière en 1912 et pris des cours pour devenir sage-femme. Elle travailla par la suite dans un des quartiers les plus pauvres de Londres. Un jour, elle vit un article dans un journal demandant des infirmières pour aller travailler au Canada. Bien que la guerre fut terminée, obtenir une place sur un bateau était difficile. Quand une place fut disponible pour aller à Terre-Neuve, elle sauta sur l’occasion; « Si le besoin est là,  j’y vais » dit-elle. Elle arriva à Daniel’s Harbour en mai 1921 et elle consacra toute sa vie au service de sa communauté. Elle a accueilli des enfants orphelins, donné un toit et de la nourriture à qui en avait besoin. Elle épousa Angus Bennett et ils eurent trois enfants dont deux filles qui devinrent elles aussi infirmières. Myra avait dans les 90 ans quand elle a quitté Daniel’s Harbour pour aller vivre avec sa fille en Ontario où elle est décédé à l’âge de 100 ans. Selon elle, son secret pour avoir vécu si longtemps : « travailler fort, avoir le sens de l’humour, de la bonne nourriture, pas de boisson ni cigarette ». J'ai trois des critères.

La maison de Myra Bennet construite par son mari Angus

La chambre des enfants

Myra Bennet à 22 ans

Myra Bennet à 100 ans, avec sa fille et sa belle-fille
Nous faisons un arrêt au site The Arches pour voir cette formation rocheuse à trois arches créée par l’action de la marée.  Percé au Québec a son trou, ici il y en a trois et beaucoup moins de touristes pour venir les admirer.

The Arches

Après une grimpette, une âme charitable nous a pris en photo
Nous arrivons vers midi au camping Shallow Bay  à Cow Head, qui fait partie du Parc Gros Morne. Il est tôt pour terminer notre journée d’exploration, donc je demande au gardien du parc de vérifier s’il y a des sites disponibles au camping Berry Hill un peu plus au sud. Non! tous les sites sont réservés ainsi qu’à Trout River pour aujourd’hui.  Donc c’est ici que nous nous installons.  Comme il fait soleil, que c’est la première fois que la température dépasse les 20 degrés et que les sites sont vraiment très beaux, nous sommes contents de prendre le temps de relaxer, de faire un peu de lavage et d’aller marcher sur la plage. Ce soir, nous prenons notre premier souper à l’extérieur depuis notre arrivée au Labrador et à Terre-Neuve.  Nous sortons même le barbecue. 

Des burgers, la recette de Thierry et Joël

mercredi 24 juillet 2019

24 juillet - Port au Choix

Aujourd’hui, nous débutons notre descente vers le Sud en empruntant la route 430 qui longe le littoral du détroit de Belle-Isle. Il y a tellement de brume que nous voyons à peine les maisonnettes et encore moins la mer. A Anchor Point le temps s’éclaircit et nous voyons apparaître du bleu et des moutons blancs dans  le ciel. Le temps se réchauffe. Nous arrivons à Port au Choix vers midi.

Après avoir dîné au Oceanside RV Park, très bien situé face à la mer, nous nous rendons au lieu historique de Port au Choix. Des découvertes archéologiques ont démontré que quatre cultures anciennes ont été présentes ici.

Il y a 4500 ans, le climat s’est réchauffé et les indiens de l’Archaïque maritime ont migré depuis le Labrador vers Terre-Neuve. Il y a 3,000 ans, le climat s’est refroidi et les Paléo-esquimaux Groswater, chasseurs de phoques, acclimatés à l’Arctique sont descendus vers le sud et s’installèrent à Terre-Neuve.  Il y a 2,000 ans, le climat se réchauffe à nouveau et les Paléo-esquimaux du Dorset dans l’île de Baffin viennent à Terre-Neuve. Une 2e culture autochtone les remplace par la suite, ce sont les Beothuks. Il y a 1,000 ans, le réchauffement est à son maximum et les explorateurs vikings ont traversé l’Atlantique pour venir s’approvisionner en bois et en fourrure. Au cours des siècles suivants, ils ont été suivis par des pêcheurs basques qui sont venus capturer la morue. Les Européens ont évincé les Beothuks des riches zones littorales vers l’intérieur des terres où la rareté des ressources ne leur a pas permis de survivre.  Le dernier Beothuk ayant vécu dans l’île de Terre-Neuve est mort en 1829. Port au Choix est maintenant un village prospère dont les origines remontent aux familles de pêcheurs français et anglais qui se sont établis dans la région.

Nous nous rendons ensuite au Four à Pain où à chaque jour des dames en costume d’époque cuisent du pain dans un four traditionnel. Ça sent bon et il est difficile de résister à ces brioches accompagnées de confiture.

Et le pain cuit

Et voici la première fournée
 Depuis notre arrivée à Terre-Neuve, nous voyons à chaque maison de jolis coffrets de forme arrondie. En voici un. Pouvez-vous deviner de quoi il s’agit ?

A quoi ça sert ?
Pour notre exercice de la journée, nous allons marcher pendant une heure le long du sentier qui conduit à Phillip’s Garden. C’était le site d’habitation principal des peuples autochtones de la tradition du Dorset qu’ils ont occupé pendant 800 ans. Aujourd’hui il ne reste que des prés verts et des fleurs en abondance.

Sur le sentier conduisant à Phillip's Garden

Quelqu'un peut me dire le nom de cette fleur?
Nous terminons nos visites au site French Rooms qui rappelle l’exode des gens de villages éloignés vers Port au Choix. Nous voyons un film racontant l’histoire d’une maison qui a été transportée en la faisant flotter sur l’eau et son installation sur un terrain de Port au Choix.  La mère de dix enfants nous raconte leurs difficultés et l’espoir d’une vie meilleure à Port au Choix.

C’est sur le bord de la mer que nous nous installons pour la nuit.  On ne peut pas avoir d’endroit plus calme.

mardi 23 juillet 2019

23 juillet – L’Anse aux Meadows

Nous étions venus au lieu historique de L’Anse aux Meadows en 2001, mais nous nous replongeons à nouveau avec curiosité dans l’histoire des plus anciens vestiges de la présence européenne en Amérique du Nord. Il y a environ mille ans, une expédition scandinave venue de la Norvège a accosté sur la péninsule nord de Terre-Neuve, qu’ils appelèrent Markland, après avoir longé les côtes de l’Islande puis du Groenland et du Labrador.  Ce lieu est connu maintenant comme L’Anse aux Meadows. Ils ont fait ce voyage pendant une période de 30 ans pour s’approvisionner en bois d’œuvre pour la construction de leurs maisons et de leurs bateaux et pour récolter l’ivoire et les peaux de morse. 

Chez les Vikings à L'Anse aux Meadows
Nous débutons notre visite par le visionnement en français d’un film très intéressant sur ce lieu historique. Un long trottoir de bois nous conduit jusqu’au site archéologique de huttes de terre qui reconstituent 3 habitations et 5 bâtiments où les Vikings ont vécu et travaillé. Elles sont en blocs de tourbe recouvertes d’herbe avec des cheminées de bois.  A l’intérieur des foyers de pierre procurent toute la chaleur nécessaire pour le confort de ses habitants.

Bienvenue en l'an 1,000

Notre nouvelle chaumière
Je demande à un homme s’il est un viking.  Il me répond que s’il en était un, il tuerait mon mari et me prendrait avec lui; il se dit scandinave. A un autre jeune homme de fière allure, je demande s’il veut me garder avec lui.  Il me répond qu’il va plutôt vendre mon mari comme esclave et obtenir 20 moutons pour un homme fort comme lui. Pour moi, il obtiendrait seulement 3 ou 4 moutons. Mon orgueil en prend un coup.

Il est bien beau le viking mais aucun moyen de le charmer
Après cette visite, nous allons marcher pendant une heure sur le sentier Birchy Nuddick qui longe la côte à travers les marais et les landes. Nous pouvons observer des oiseaux de mer et de nombreuses fleurs sauvages. Nous voyons beaucoup de sarracénie pourpre. Les insectes qui s’aventurent dans ses feuilles creuses se noient dans l’eau dont elles sont remplies.  Il devrait en avoir un plus grand nombre à Terre-Neuve pour avaler tous les moustiques qui nous dévorent.

 Sarracénie pourpre
Nous faisons ensuite la tournée des bouttes de routes à travers les nombreuses baies. Nous nous rendons à Cape Onion puis à Burnt Cape où la route est la plus en mauvais état que nous ayons vue à date. Nous nous arrêtons à Raleigh qui est un joli village.  Nous partons en direction sud pour nous rendre à Great Brehat.  Mais avant, sans le vouloir, nous nous retrouvons à St. Anthony Bight, un autre boutte de route. C’est que la pancarte indiquant la route vers la gauche pour Great Brehat a été arrachée et il ne reste que le poteau. Arrivés à Great Brehat, nous stationnons le véhicule près du cimetière au boutte de la route, et nous montons au belvédère qui surplombe la baie. On ne peut vraiment pas aller plus loin.

A Raleigh

A Grand Brehat
Notre journée se termine au Camping Tripple Falls au nord de St. Anthony. Les sites ont l’eau et l’électricité et sont entourés d’arbres mais le WIFI et le réseau cellulaire est toujours aussi déficient. 

22 juillet - St-Anthony

Jour de pluie et de brume aujourd’hui, donc Anse aux Meadows sera pour demain. Nous nous dirigeons plutôt vers St-Anthony, la plus grande ville de la péninsule nord. Nous trouvons refuge au Centre historique Grenfell. Ce personnage est très célèbre autant au Labrador qu’à Terre-Neuve et on comprend pourquoi quand on apprend son histoire. C’est en 1892 que Wilfred Grenfell, jeune missionnaire et médecin arrive sur la côte du Labrador à bord d’un navire hôpital. Le premier été, il visita plus de 50 communautés et soigna plus de 900 patients. Les besoins étaient grands dans cette contrée où la vie était dure et la pauvreté le lot de ses habitants.  L’année suivante, il revint au Labrador avec deux autres médecins et deux infirmières de l’hôpital de Londres.  Ils établirent des hôpitaux à Battle Harbour et à Indian Harbour au Labrador. Au fil des ans, c’est 13 hôpitaux qu’il a fait construire au Labrador et dans le nord de Terre-Neuve. A Red Bay, il a établi la première co-opérative de pêcheurs qui a permis à ceux-ci de se défaire du système mis en place par les marchands de St-John’s qui les gardaient dans un état de dépendance et de pauvreté extrême. Dr. Grenfell disait : « Je veux soigner ces gens, les aider à s’aider eux-mêmes. Ce sera toujours le temps de prêcher quand leurs estomacs seront remplis.

Dr Wilfred Grenfell dans sa jeunesse
La maison du Dr Grenfell et de son épouse est située derrière l’hôpital.  Nous allons la visiter. Elle est demeurée comme au temps où le couple Grenfell y vivait avec leurs trois enfants. C’est un musée vivant avec ses meubles d’époque et beaucoup de souvenirs de famille.   Derrière la maison, il y a un sentier qui conduit à leur ancienne maison de thé. Mais du thé, il n’y a pas et de maison non plus, il n’y a que son emplacement situé au sommet d’un promontoire.  Il faut laisser aller notre imagination. Dr Grenfell était un homme très actif et de décision rapide. La preuve, il a rencontré son épouse Anne sur un bateau en revenant d’Angleterre. Il l’a demandée en mariage avant même de connaître son nom. Ça c’est un vrai coup de foudre.

La maison de la famille Grenfell

Un ours polaire inoffensif

Un pot de pipi et un chauffe-pied
En après-midi, nous allons nous promener dans les sentiers au bout de St-Anthony, près du phare.  Nous y retrouvons Gilles et Doris, un couple du Québec avec qui nous avons sympathisé au Centre Grenfell.

Dans la brume

En compagnie de Doris et Gilles
C’est ensemble que nous allons en soirée à la grande fête chez les Vikings de Leifsburdoir comme il y a 1,000 ans. Nous soupons à de grands tables et mangeons à la manière des vikings, sans fourchette, du stew d’orignal, de la langue de morue et plus encore. Il n’y a que le vin qui n’a rien de finlandais, il provient des vignobles de l’Ontario. A la fin du repas nous devenons juges au procès de personnes accusées de délits, comme un homme accusé d’avoir embrassé avec sa langue une morue, une grand-mère accusée d’avoir triché aux cartes. Nous déclarons le premier coupable et l’autre innocente.

Bienvenue à la fête des Vikings


C’est à la pénombre que nous arrivons au Viking RV Campground au nord de Lunaire-Griguet et nous avons enfin accès à l’électricité.  Un luxe très apprécié en cette nuit de 5 Celsius et notre petite chaufferette électrique ronronne toute la nuit.