Nous
quittons Baie-Comeau sous le soleil et le temps est doux, un beau 20 Celsius ce
matin. Nous prenons la route 389 en direction nord, que nous suivrons pendant 2
jours, jusqu’aux portes du Labrador. Il n’y a que deux couleurs dans le
paysage, vert forêt et bleu ciel, et apparaissent ici et là des lacs et des
rivières. La route est belle mais elle zigzague sans cesse, ce qui n’aide pas les
personnes comme moi qui ont le mal des transports. Et là, je me rappelle qu’en
1973, nous avions emprunté cette même route pour aller visiter Manic-5 et que
j’avais eu l’estomac qui voulait se vider constamment. Un peu plus prévenante
maintenant, j’ai apporté des Gravols au cas où. Je me rappelle également que nous avions été
offusqués de payer l’essence $1 le gallon ($0,25 le litre). Aujourd’hui il est
à $1.47 le litre à Manic-5.
Après le
barrage Manic-2, une section de la route est en reconstruction. La machinerie
lourde est sur place et les voitures se suivent à la queue-leu-leu sur le
chemin de terre pendant quelques kilomètres.
Barrage Manic-2 |
Des travaux sur la 389 |
En début
d’après-midi, nous arrivons au barrage Manic-5, nommé
« Daniel-Johnson », en l’honneur du premier ministre québécois à
l’époque. Nous nous enregistrons pour la visite guidée de 13h30. Entretemps,
nous visitons l’exposition qui relate la construction du barrage et souligne la
visite de gens célèbres ainsi que les artistes qui l’ont immortalisé par leur
chansons.
Le barrage Manic-5 |
En 1965,
Gilles Vigneault a composé la chanson thème du film « La neige a fondu sur
la Manicouagan ». Cette chanson s’intitule « Mon pays » et est
encore aujourd’hui chère au cœur des Québécois.
En avril
1965, invité au Salon du livre de Montréal, Hergé, l’auteur des Aventures de
Tintin, profite de l’occasion pour visiter les chantiers du complexe
Manic-Outardes.
Le grand Hergé est venu nous visiter |
Le 26
septembre 1968, les hommes politiques René Lévesque, Jean Lesage et Daniel
Johnson sont réunis au barrage Manicouagan-5
pour son inauguration. Dans la nuit, Daniel Johnson, alors premier
ministre du Québec, décède avant même l’inauguration officielle. Un an plus
tard, le gouvernement du Québec a renommé le barrage en son honneur.
C’est en
compagnie de Noémie et d’Amélie que nous faisons la visite guidée du barrage. La
sécurité est stricte, pas de téléphone, ni caméra, ni sac à dos à l’intérieur. Elles
nous amènent à l’intérieur du barrage souterrain et nous donne bien des détails
techniques. J’ai retenu que le barrage a 13 voutes et autant de contreforts. Il
mesure 214 mètres de haut et fourni l’électricité aux heures de pointe à tout
le Québec, à une partie de l’Ontario et à plusieurs États du nord-est des
États-Unis. La construction s’est poursuivie de 1962 à
1968. En 1963, le gouvernement sous Jean Lesage et René Lévesque a nationalisé
l’électricité en rachetant toutes les compagnies d’électricité indépendantes à
travers la province. C’est à cette
occasion que le slogan « Maître chez soi » a vu le jour.
Au sommet du barrage |
En fin
d’après-midi, nous nous installons au belvedère du barrage pour la nuit. Se joignent à nous, six autres visiteurs
québécois à bord de leurs VRs/camping-car. Aussi, sont de la partie une colonie
de moustiques indésirables. Malgré la chaleur, nous nous réunissons autour d’un
feu de camp dans l’espoir de les éloigner, mais sans grand succès. Heureusement
la compagnie est agréable et la conversation se poursuit jusqu’à la noirceur.
C’est le moment d’aller prendre la célèbre photo du barrage illuminé.
Camping au belvedère du barrage Daniel-Johnson |
Le barrage dans sa beauté nocturne |
Ça ne sera pas un luxe de refaire la 389!
RépondreSupprimerJe trouve que Manic 5 a un certain charme. J'avais adoré la visite et la nuit au belvédère (avec les moustiques). Côté moustique, ça ne va pas s'améliorer au Labrador, autant que vous le sachiez! ;-)
Julie, tout le monde nous met en garde pour les moustiques. Je suis allée m'acheter du benadryl pour soulager mes piqures.
RépondreSupprimerNous étions monté à Manic 5 un vendredi après-midi. Croisant des dizaines de gros pick-ups d'Hydro-Québec qui, eux, n'avaient pas peur de ça des courbes. Par contre, dans notre petit Westfalia, on faisait le saut à chaque rencontre.
RépondreSupprimerPierrôt
Allo Pat! J'ai finalement le temps de lire. C'est très occupé au travail. :( En tout cas...j'aime beaucoup lire tes récits. Ça me surprend toujours à quel point tu retiens les détails de ta journée...surtout l'histoire des places que vous visitiez. Et je termine mon premier commentaire avec: maudits moustiques !!! :)
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